31/12/2011

Diane in the Sky


(Photo: fugues.com)

Le 31 décembre 2004, Diane Dufresne, indétrônable Marquise des happenings, participe à une soirée spéciale du nouvel an au Sky Bar de Montréal. Elle apparaît sur le coup de minuit pour débuter la nouvelle année avec éclat, portant une robe flamboyante en papier argenté créée par Daniel Bernier (Hâpy Design). Elle interprète un medley de La vie en rose et Fascination pour ensuite enchaîner avec Oxygène, offrant au public ses toutes premières bouffées d'air frais de l'année.

23/12/2011

L'enfant de la lumière


"Pourquoi chercher la lune quand on a les étoiles?"
(Merci à Addict)
   
En 1997, 25 ans après son premier album, Diane Dufresne lance un album éponyme. Et pour le conclure en force, elle donne une place de choix à L'enfant de la lumière, une chanson gigantesque qui vient secouer le dépouillement du disque. Une interprétation immense pour un cri du coeur magnifique, un encouragement à la révolte, un appel à garder sa conscience et son individualité. Le tout sur une musique très subtile de Marie Bernard qui crée habilement un univers impitoyable dans lequel se glissent des parcelles d'espoir. Dans le livret du coffret "Merci" en 2000, Diane Dufresne résume son texte en ces termes: "Si j'ai quelque chose à dire d'essentiel, c'est ça."

Quand on parcourt les crédits du coffret "Diane Dufresne vous fait (encore) une scène", on découvre que la chanson portait originalement le titre de "Détournement majeur", ce qui laisse penser qu'elle fut écrite pour l'album du même nom. Or, la "chanson-titre" ne sera dévoilée qu'au cours des spectacles au Forum de Montréal en octobre 1993.

"C'est une chanson pour les enfants. Il faut parler aux enfants d'une façon adulte, parce que les enfants sont concernés. Alors c'est une chanson pour les petits rebelles. (...) J'ai écrit L'enfant de la lumière pour montrer au petit rebelle qui arrive qu'on ne lui imposera pas ce fameux système, qui impose beaucoup de souffrance." (Confidences, DVD "Kamikaze", 2004) 

En 1999, L'enfant de la lumière a droit à un vidéoclip réalisé par nul autre que Robert Lepage. Il s'agit du deuxième (et ce jour, du dernier) clip de Diane. Curieusement, malgré la force de la chanson et le caractère exceptionnel de la rencontre de ces deux grands artistes, il restera longtemps confidentiel, peu diffusé et ignoré des coffrets parus en 2004 et 2005. Le site de  la chaîne MusiquePlus offre la possibilité aux résidents du Canada de le visionner en ligne. Diane n'y apparaît que quelques secondes, mais la révolte de son texte, elle, y est bien présente.

Au fil des années, L'enfant de la lumière prendra une grande importance dans le répertoire de Diane, faisant même partie (à juste titre) du très sélect club des chansons choisies pour les deux dernières compilations de "grands succès". La chanson figurera presque toujours à la setlist des spectacles de Diane. Éternellement pertinente, elle permettra souvent d'enrichir le thème du spectacle, soulignant la "guerre contre la guerre" de Kamikaze en 2002, les enjeux planétaires de Terre Planète bleue en 2008 (ci-contre) ou plus récemment, l'appel à rester humain de Sinéquanone.

19/12/2011

Hollywood Legend


Le 1er août 2009, Diane Dufresne participe à la "Grande entrevue Juste pour rire" de Patrick Huard, un mini-gala hommage enregistré au Théâtre du Nouveau Monde de Montréal. Si elle avait déjà partagé la scène avec celui-ci lors d'un Gala Juste pour rire en 2005, elle lui offre cette fois-ci toute une surprise en interprétant une de ses chansons préférées, Hollywood Freak, suivie d'une chanson d'anniversaire disons très Hollywoodienne. Elle nous offre par le fait même tout un cadeau, car mis à part un court extrait intégré au medley du spectacle Plurielle, il s'agit de la première fois qu'elle chante Hollywood Freak dans son intégralité depuis Magie Rose! Cette Hollywood Freak a fait beaucoup de chemin depuis sa création en 1977 et prend un nouveau sens avec ses arrangements dépouillés et la touchante modification de sa phrase finale...


15/12/2011

3404

C'est le nombre de personnes qui ont visité l'exposition A2 de Diane Dufresne et Richard Langevin entre le 20 octobre et le 4 décembre. Un succès sans précédent pour le Centre d'exposition de Repentigny, selon l'Hebdo Rive Nord. Si l'expo se voulait une adaptation de "Mur à mur", il est à noter qu'une nouvelle oeuvre de Diane y était présentée:  la murale "Piqué au vif", une acrylique sur toile.

Pour clôre ce chapitre en beauté, voici un article publié dans le Journal de Montréal le 22 octobre dernier. Un gros merci à Addict de l'avoir scanné pour nous:




10/12/2011

Plurielle

(Photo: Jean-François Bérubé)

Le 11 février 2006, à la salle Maurice O'Bready de Sherbrooke, Diane Dufresne donne la première représentation de son nouveau spectacle Plurielle. Sa tournée sera moins longue que pour "En liberté conditionnelle" et ne passera pas par la France, mais elle fera quand même le tour du Québec pendant la première moitié de 2006 et le temps de quelques supplémentaires début 2007.

Écrit et mis en scène par Diane Dufresne elle-même, Plurielle se veut une représentation en 4 tableaux. 4 tableaux distincts, ou plutôt, 4 shows rassemblés qui, à l'instar d'Hollywood/Halloween, permettent de présenter avec richesse les différentes facettes de l'artiste. Un concept qui permet également de lui donner un nouveau souffle. "C'est drôle, je l'ai constaté les fois qu'on a fait le show pour le roder (à Sherbrooke, à Terrebonne, à Beloeil), ça me demande moins de souffle que dans un show suivi comme En liberté conditionnelle. Ça roule vite, mais le fait de changer de personnage me redonne du souffle. J'ai droit à quatre souffles!" ("Quatre fois singulière", Le Devoir, 11 mars 2006)

Entourée de 5 solides musiciens (dont Alain Sauvageau qui assure la direction musicale et les arrangements), Diane peut également compter sur une équipe technique à la hauteur de son concept. Richard Langevin assure la scénographie et imagine avec elle le pendant vidéographique essentiel à l'ensemble.

(Photo: Martin Chamberland / La Presse)

(Photo: L'Acadie Nouvelle / Archives)

Pour le premier tableau intitulé "Romantisme et nostalgie", Diane assume son rôle de Star dans toute sa splendeur: robe extravagante (créé par Mario Davignon) et clins d'oeil à sa longue histoire d'amour avec son public. Elle revisite une partie de son répertoire des années Plamondon dans un medley qui permet de donner à ces chansons mythiques une nouvelle pertinence. Sont ingénieusement projetés sur un pan de sa robe d'inoubliables extraits d'archives et aussi plusieurs images du public, fidèle participant de ses shows. Le tableau met également de l'avant de magnifiques chansons plus récentes écrites par Diane et permet de présenter la toute nouvelle "Partager les anges", bouleversante, dans des arrangements moins dépouillés que ceux de l'album qui va suivre.

(Photo: Jacques Grenier / Le Devoir)

Pour le deuxième tableau, Diane retrouve l'univers de Kurt Weill "pour tous les gens qui n’ont pas vu ce beau spectacle*". Avec la complicité de ses musiciens, elle transforme la scène en cabaret berlinois et se glisse dans la peau de différentes héroïnes d'opéras de Kurt Weill et Bertold Brecht: tour à tour insolente et touchante, toujours fascinante.

Le troisième tableau nous ramène en pleine actualité, ou plutôt, en plein désespoir planétaire. Les nouvelles chansons engagées de Diane (et l'éternel Locataire) prennent tout leur sens et ses interprétations nous plongent en pleine urgence. "Et on en a pris plein la gueule: Diane, en robe camouflage, a incarné successivement la planète même (par le truchement d'une sorte d'éventail déplié servant à la fois de jupe et de planète), puis une mère poussant un landau (l'éventail replié), puis un sans-abri poussant son cabas à roulettes. Trésors d'invention pour un message porteur." ("Diane Dufresne au Monument-National - Diva, putain, militante, folle... et entière!", Sylvain Cormier, Le Devoir, 17 mars 2006)


Avec Alain Sauvageau (Source)

3 superbes photos à découvrir sur le site du photographe Yvan Couillard

Pour le quatrième et dernier tableau, Diane donne une place de choix à un thème qui lui est cher et qui a souvent habité son oeuvre: la folie."J’ai souvent chanté la folie, mais cette fois-ci, j’ai envie de l’aborder sous un angle positif. Par son côté créateur, disons." (*Diane Dufresne - Réinventée, Voir, 9 mars 2006)
Entre poète d'une autre époque et prince perdu, Diane interprète Nelligan et Bélanger avec une bouleversante justesse dans laquelle se révèle une tendresse qui amène de l'espoir "au bout du long couloir". 

Tel un cadeau, Diane terminera le spectacle en offrant "Les coeurs tendres" de Jacques Brel (ci-dessous interprétées à Paris en 2008). Un vrai bonheur et un habile moyen de boucler la boucle d'un spectacle devant lequel "le spectateur ne peut que s'incliner devant le métier démontré par celle qui demeure l'une des grandes artistes qu'ait connues le Québec." ("Diane Dufresne au pluriel", Benoît Leblanc, Le Courrier de Laval, 17 février 2007)


Premier tableau: Il n'y a pas de hasard / Partager les anges / Les dessous chics / Medley: Hollywood Freak, Les adieux d'un sex-symbol, On fait tous du show-business, Partir pour la gloire, Ma vie c'est ma vie / Deuxième tableau: Mack The Knife / Bilbao Song / La chanson de Barbara / Surabaya Johnny / La fiancée du pirate / Troisième tableau: Oxygène (instrumentale) / Le locataire / Mille et une nuits / Mauvais quart d'heure / L'été n'aura qu'un jour / Quatrième tableau: Chopin, Prélude n°4 / Hymne à la beauté du monde / Le 304 / Le parc Belmont (partie) / Au bout d'un long couloir / Dis tout sans rien dire / Soirs d'hiver (instrumentale) / Les coeurs tendres

05/12/2011

Les Violons du Roy

(Amalgame, 27 mars 2008)

Jeudi soir dernier, dans le cadre de la Journée mondiale de la lutte contre le sida, Diane Dufresne donnait un concert-bénéfice pour la Fondation L'Actuel en compagnie des Violons du Roy. Ce billet sera mis à jour à mesure que des comptes-rendus feront surface, mais quelques jours avant l'événement, le site officiel de l'orchestre divulguait déjà le programme de la soirée:

R. TABRA / S. MICHEL Partager les anges (arr. A. Rozankovic)
D. DUFRESNE / M. BERNARD Que (arr. A. Rozankovic)
D. DUFRESNE / M. BERNARD J’t’aime plus que j’t’aime (arr. A. Rozankovic)
C. LARA / J.-J. THIBAUD Le dernier aveu (arr. A. Rozankovic)
A. PÄRT Cantus à la mémoire de Benjamin Britten
M. RIVARD Noire sœur (arr. A. Rozankovic)
D. DUFRESNE / Y. LAFERRIÈRE Le locataire (arr. A. Rozankovic)
D. DUFRESNE / A. SAUVAGEAU Mille et une nuits (arr. M. Cusson)
D. DUFRESNE / S. MICHEL L’été n’aura qu’un jour (arr. M. Cusson)

Ce n'était pas la première fois que Diane Dufresne et Les Violons du Roy partageaient une même scène. Le 27 mars 2008, au Palais Montcalm de Québec, ils avaient présenté Amalgame, un concert-bénéfice au profit de l'orchestre et de la Chapelle de Québec qui renouait avec la tradition des spectacles d'un soir de Diane. "On va répéter trois jours seulement avant l’événement ce qui n’est pas particulièrement facile car, même si ce sont des chansons que je suis habituée de chanter, ce sont de nouveaux arrangements." ("Un 10e gala bénéfice unique", Canoë, 13 mars 2008)

Un très beau compte-rendu de cette soirée se trouve sur le blogue de Marie-Piou. Et grâce au partage de Carous, des chansons complètes se trouvent sur Youtube, dont celle-ci, la magnifique Que:


30/11/2011

Tout ce strass

 "Je ne m'habille pas pour être belle, mais pour être sexy,
étonner les autres et m'étonner moi-même"
(Paris-Match, 8 juin 1979)

Ci-dessus, Diane Dufresne photographiée quelques semaines avant son passage au Festival de la Chanson de Spa en Belgique, où elle allait remettre sa fameuse tenue de Starmania créée par Loris Azzaro.

27/11/2011

La chasse aux papillons



En décembre 1978, Antenne 2 permet une sublime collaboration, le temps d'une chanson, entre Diane Dufresne et Georges Brassens. Elle interprète sa "Chasse aux papillons", la première chanson qu'elle ait apprise à 16 ans. Avec son look Fellini et ses yeux enchanteurs, nul doute que son guitariste d'un soir fut instantanément tombé sous le charme de la chasseresse...



24/11/2011

Comblée des dieux


Ci-dessus, une critique de Michèle Dokan publiée par France-Soir le 5 novembre 1977. Diane Dufresne investit alors l'Elysée-Montmartre pour une série de spectacles qui lui permettront de gagner le coeur des critiques et du public.

19/11/2011

Olympia 1979


Du 19 au 25 novembre 1979, Diane Dufresne retrouve l'Olympia de Paris, en tête d'affiche pour la deuxième fois en moins de deux ans. La France n'a pas eu droit au merveilleux "Comme un film de Fellini", mais obtient une exclusivité de taille: les premières interprétations sur scène de plusieurs chansons du disque Striptease, tout juste paru chez Barclay. Il faut dire que depuis quelques années, Diane a réussi à séduire un public français de plus en plus enflammé et sa participation à Starmania, quelques mois plus tôt, n'a fait qu'élargir son bassin de fidèles.

Elle débute son show au fond de la salle, surprenant les spectateurs et donnant le ton à la soirée: magie, spontanéité et sincérité. "Tout ce que dit Diane semble venir d'elle. C'est l'enchaînement des rêves, des détresses, des espoirs, des fureurs, des provocations...Diane qui n'a peur de rien, c'est l'art de nous posséder à chaque fois." ("Deux bombe sur scène", Michèle Dokan, France-Soir, 24 novembre 1979)

Elle retrouve des costumes de Georges Lévesque et porte de nouvelles créations d'Eliakim, la tête tantôt ornée de fleurs, tantôt couverte de tulle. Accompagnée de 5 musiciens,  sous la direction de Claude Engel (qui signera plus tard les musiques de Suicide et de Top Secret), Diane fait exploser les bombes de son nouvel album: Le Parc Belmont, J'ai douze ans, Alys en cinémascope, La Fille Funky...et retrouve ses indémodables Hollywood Freak, Love Me Tender et autres Actualités. Comme la radio France Inter l'aurait enregistré pour le diffuser sur ses ondes à l'époque, on peut peut-être rêver d'entendre le spectacle rescapé des archives un jour...

17/11/2011

Palace - 1989


Ci-dessus, Diane Dufresne "en robe d'hippopocampe", photographiée par L'officiel Hommes au mythique Palade de Paris en 1989. Elle assiste alors à une soirée pour fêter le lancement d'un nouveau recueil de photos du designer Thierry Mugler. Au fil des années et jusqu'à tout récemment pour Sinéquanone, Diane aura porté quelques-unes de ses créations, dont celle-ci lors d'une session pour Madame Figaro en mai 1987:

(Photo: Yann Matton)

14/11/2011

Projet Wildcard


Le 19 novembre prochain, au Collège Sainte-Anne, aura lieu une vente d'oeuvres d'art uniques (Wildcards) au profit du Nichoir, un centre de réhabilitation pour oiseaux sauvages. 669 artistes, dont Diane Dufresne, ont créé une oeuvre 5 x 7 qui sera vendue au prix fixe de 65$. Les acheteurs ne découvriront la signature de l'artiste qu'après avoir acheté leur Wildcard, car celle-ci se trouvera au verso et sera gardée secrète. "Ainsi, les gens apprennent après leur achat s’ils ont fait l’acquisition de trésors qui valent cher ou s’ils ont découvert un artiste émergent. Il y a des œuvres données par des artistes qui vendent leurs toiles pour des centaines ou des milliers de dollars, explique Leisa Lee, responsable de l’organisation de l’événement caritatif." ("Marché d'art Wildcard", Yanick Michaud, Première Édition, 11 novembre 2011)

Toutes les oeuvres sont déjà exposées sur le site du Nichoir, dans une galerie virtuelle. Saurez-vous identifier l'oeuvre de Diane? Sans vouloir vendre la mèche, son style est inimitable et instantanément reconnaissable...

12/11/2011

Follement vôtre

(Photos de l'article: Radio-Canada)

Le 9 février 1986, juste avant la St-Valentin, Diane Dufresne donne un rendez-vous d'amour à son public. Elle conçoit et écrit "Follement vôtre", un spécial télévisé d'une heure pour Radio-Canada. Chaque chanson du disque du même nom (lancé le lendemain de la diffusion) a droit à un vidéoclip.

Dans les notes du DVD paru en 2005, Johanne Larue souligne que "Follement vôtre" fait le pont entre "Magie Rose" et "Top Secret". Il est vrai que visuellement et musicalement, il possède la fantaisie du premier et l'aspect théâtral, plus interprété, du deuxième. Et surtout, il s'agit d'une période de transition, car Diane se trouve alors entre deux auteurs, ayant rompu avec Plamondon. Elle décide donc de rassembler une collection de chansons d'amour immortelles, auxquelles elle rajoute de nouveaux classiques comme "Les dessous chics" de Gainsbourg et "Ils s'aiment" de Lavoie. Elle endisque enfin "Somewhere over the rainbow" et "La vie en rose", dont les interprétations en spectacle avaient laissé un souvenir inoubliable dans le coeur du public. Elle ose également visiter un nouvel univers en endisquant sa première chanson d'opéra, " Adio del passato" de Verdi. Et fidèle à sa capacité d'aller de l'avant, elle ouvre une porte: la nouvelle chanson "J'tombe amoureuse", de Pierre Grosz, annonce les couleurs de la prochaine étape de son répertoire. 

Le spécial télévisé réalisé par Jean-Jacques Sheitoyan et coordonné par deux fidèles collaborateurs de Diane, Mouffe et Jean Bissonnette, marque également le début d'une collaboration avec le créateur de mode Michel Robidas, qui créera par la suite quelques-uns de ses costumes les plus spectaculaires. Pour "Follement vôtre", il lui offrira des robes de star et d'héroïnes d'épopées hollywoodiennes, aux détails finement étudiés. Des costumes démesurés qui prendront toute la place au milieu de décors plutôt minimalistes (quand ils ne deviendront pas carrément des éléments de décor, comme la robe-drap de satin de "La vie en rose".)

En supplément du DVD, Diane raconte que "tout n'était pas toujours au point. Il faut savoir qu'on n'avait pas non plus des mois, des mois et des mois de montage. C'était presque de l'instantané. (...) Le montage se faisait assez vite." S'il est vrai que le résultat n'est pas sans défaut et que son imagerie kitsch n'a pas toujours bien vieilli, reste qu'il est difficile de comprendre pourquoi les critiques se sont tant acharnées sur ce rendez-vous d'amour. "Dufresne: follement amoureuse...d'elle-même", sera entre autres le sympathique titre de Nathalie Petrowski pour le journal Le Devoir...Heureusement, le travail de Diane et de son équipe sera récompensé, remportant en juin de la même année le premier prix de la catégorie "Présentation spéciale" du Festival de la télévision de Banff.

Ci-dessus, un extrait du spécial télévisé: Survoltée, l'une des deux seules chansons de Plamondon retenues (l'autre étant Oxygène):

07/11/2011

Dioxine de Carbone

Tout était rose, tout était rose, les cocotiers, les crocodiles, les p'tits oiseaux et toutes les sortes d'animaux inimaginables...
Il y a exactement 27 ans aujourd'hui, tout était rose!

"Je suis une visionnaire-cartoon et une sorcière rose" (Elle N°2026, 1984)

Du 7 au 29 novembre 1984, Diane Dufresne occupe le Cirque d'hiver de Paris pour y présenter "Dioxine de Carbone et son rayon rose", surnommé "Blitz", un opéra-cartoon de Luc Plamondon et Angelo Finaldi. Pourquoi le Cirque? "C'est la base du show-business, pour moi. Faut toujours risquer quelque chose quand on fait du show-business. C'est pour ça que j'ai essayé de risquer un show carrément différent, assez difficile..." (Reportage sur Dioxine de Carbone, novembre 1984)

Cette histoire d'une rockeuse condamnée pour avoir tout transformé en rose sur son passage prend un drôle de sens après Magie Rose, alors que Diane n'en finit plus de se faire écorcher pour avoir osé offrir un rêve à la mesure du peuple québécois. C'est d'ailleurs au Stade qu'elle avait offert une chanson de l'opéra pour la première fois, une "Survoltée" portant bien son nom. L'album, mis en vente dans la foulée de Magie Rose, ne rencontrera pas le succès escompté. "Mon disque qui a le moins bien marché; même le show a été un flop..." (Voir, 9 mars 2000)

Qu'à cela ne tienne, plusieurs seront séduits par les qualités de cet opéra, ses sonorités  new-wave et la mise en avant de la voix de Diane comme on l'avait rarement entendue. Si le public québécois n'aura jamais la chance de le voir, les milliers de personnes présentes au Cirque garderont le souvenir d'un spectacle unique, sombre mais magique. En entretien avec André Ducharme pour son livre "Cendrillon Kamikaze" publié aux éditions Minémosyne en 1994, Diane qualifiera Dioxine de son show le plus hard, détesté des uns mais adoré des autres.

Luc Plamondon ne fera pas partie de ces derniers, déçu que sa création ne soit pas présentée comme il le souhaitait. Apparemment, à la base, il souhaitait une Dioxine présentée en intégralité dans un méga-lieu comme le Stade Olympique. Si on peut déduire qu'il n'apprécia pas que Diane développe le thème pour le Magie Rose, on peut conclure qu'il fut choqué par la version de Dioxine présentée au Cirque d'hiver. "C'était monté de façon complètement surréaliste (...) On ne comprenait plus du tout le sens de l'oeuvre." (Luc Plamondon, Folie douce, Radio-Canada, 2003)

En effet, dans une mise en scène de Hans-Peter Cloos, avec des éclairages très sombres et des tenues très électriques créées par Popy Moreni, Diane présente une Dioxine entrecoupée d'autres chansons de son répertoire. Elle offre de véritables mash-ups entre les chansons de l'opéra et d'anciens succès comme Rock pour un gars d'bicyc ou Oxygène, tout en  y intégrant des chansons de circonstance comme Suicide ou La vie en rose.  
  
A voir sur Dailymotion, un reportage diffusé à l'époque qui nous présente de précieux extraits du spectacle. Grâce au partage de bliz3, nous pouvons au moins avoir une petite idée de ce que Diane offrit au Cirque, car à ce jour, Dioxine n'a toujours pas connu de sortie sur DVD (ni même sur CD). Le spectacle a-t-il même été filmé intégralement? Mystère...

Dioxine ne réapparaîtra pas souvent dans l'oeuvre de Diane. Elle lui fera une place de choix dans Top Secret, le temps de 3 chansons. Puis on ne l'entendra plus avant le Bal des Vampires, en 2001, où la sorcière dépoussièrera Survoltée. Sinon...où est donc passée Dioxine? "Son monde est rose. Je ne sais pas où elle est vraiment. Je ne peux pas savoir..." (Diane Dufresne: un grand jeu, Québec-Rock, septembre 1986)

Qu'un jour


À voir ci-dessous, un extrait de la prestation de Diane Dufresne au vernissage de l'artiste Dominic Besner dans un "lieu gardé secret" de Montréal, le 3 novembre dernier. Était alors présenté MORA, un événement d'un soir pour mettre en vie les oeuvres inspirées du conte urbain de Besner. Dans l'extrait ci-dessous, Diane apparaît telle une Reine de conte apocalyptique ou plutôt, telle une bonne fée prophétique venant livrer un message, "L'été n'aura qu'un jour". L'effet est saisissant (et que dire de son costume, absolument éblouissant!) On peut également voir plusieurs photos de la soirée sur le profil Facebook de Dominic Besner ici, et sur la page officielle de Diane Dufresne, ici.

31/10/2011

Dame de pique

"Diane Dufresne, en une nuit, 
a traversé des océans d'émotions, 
a survolé tous les gratte-ciel de la folie. 
Avec elle, on vit ses cauchemars, on tâte ses visions."
(Manon Guilbert, Le Journal de Montréal, 30 octobre 1982) 

Le lendemain d'Hollywood, le 29 octobre 1982, la Dame de pique l'emporte sur la Dame de Coeur et transforme le rêve doré de la veille en cauchemar éveillé. Parmi les 12 000 personnes qui hurlent leur bonheur d'avoir la chance d'y assister figurent plusieurs fans qui, encore aujourd'hui, placent "Halloween" en tête de liste de leur spectacle préféré. 

Le fait qu'aucun document vidéo n'ait vu le jour doit certainement contribuer fortement à son mythe. Pendant des années, la petite histoire voulait que Radio-Canada avait jugé Halloween trop osé pour être présenté. Une autre rumeur voulait que Diane elle-même s'était objectée à toute diffusion, gênée par le costume trop révélateur de la photo présentée plus haut. Ce n'est qu'en 2004, lors de la sortie du premier coffret "Diane Dufresne vous fait une scène" que la triste raison fut connue: ayant reçu des menaces de mort avant le spectacle, Diane décida d'interdire toute captation télé pour ne pas qu'un éventuel dénouement macabre ne soit documenté. Ouch.

Heureusement, les critiques et les récits de fans restent et nous permettent d'imaginer à quoi devait ressembler cette légendaire soirée d'Halloween. 

"Cauchemars, fantômes et squelettes
Laissez flotter vos idées noires
Près de la mare aux oubliettes, tenue du suaire obligatoire"

Ce soir, l'album Turbulences sera mieux représenté que la veille et c'est d'ailleurs avec "Seule dans mon linceul" que Diane se fait d'abord entendre. Ce linceul est en fait une citrouille géante, d'où sort une sorcière prête à envoûter le Forum au grand complet. Elle brasse le Champagne, puis est rejointe par son guitariste Dracula pour raviver le spectre d'Elvis avec ses Blue Suede Shoes.

Pour son deuxième tableau, Diane revisite les hantises de l'enfance et de la vieillesse, coiffée d'un bonnet géant. Fellini refait son apparition, teinté d'une nouvelle interprétation. "On ne sait pas si elle pleure ou elle rit, si c'est la mort ou la vie..." Puis, dans un nuage de fumée de tuyau d'échappement se dessine un nouveau tableau électrique, tout en cuir et en turbulences, où Diane se fait Tartare.


Après une dernière bouffée d'Oxygène, l'étau se ressere, la nuit n'est plus que cauchemar et le Parc Belmont devient prison. Les Clowns offrent un peu de réconfort avant la métamorphose finale. En chauve-souris, Diane chante son Suicide et finit par se débattre en hurlant dans une toile d'araignée géante lui tombant dessus.

 (Photo: Linda Boucher / Pop Rock Montréal)

Pour sa toute dernière chanson, Diane revient en robe de soirée, débarassée de tout artifice (hormis une délicate couronne) pour interpréter une reprise déchirante, "J'veux pas qu'tu t'en ailles" de Michel Jonasz. "On pouvait sentir dans nos veines la sincérité que si elle l'avait pu, elle nous aurait tous amené avec elle." (Elyse Boucher, Pop Rock Montréal, 13 novembre 1982)

Le public sera son rideau, car elle ira le traverser pour disparaître vers la sortie. Les esprits s'en souviendront longtemps..."Elle a fait gronder les gradins et craquer le bois mort des vieux préjugés. Elle nous a présenté un miroir exalté de l'art, de la scène, de la vie avec une maîtrise technique qu'on ne lui connaissait pas." (Nathalie Petrowski, Le Devoir, 1er novembre 1982) "
 

Pour terminer avec un peu de couleurs, un petit détour sur le site du photographe Michel Ponomareff s'impose. Certes, les watermarks gâchent un peu la vue, mais en attendant de les retrouver ailleurs (à quand un recueil des meilleures photos de Diane?), il s'agit du seul moyen de voir ces précieuses images:


Seule dans mon linceul / Champagne / Blue Suede Shoes / J'ai 12 ans / La dernière enfance / Fellini / Rock pour un gars d'bicyc / Goodbye Rocky / Turbulences / La main de Dieu / Oxygène / Le parc Belmont / Le monde est fou / Laissez passer les clowns / Suicide / J'veux pas qu'tu t'en ailles

27/10/2011

Au Bal des Vampires


Le 31 octobre 2001, pour l'Halloween, a lieu "Diane Dufresne au Bal des Vampires" au Métropolis de Montréal. Pour la première fois depuis plusieurs pleines lunes, elle convie son public à se déguiser et l'invite à passer une nuit endiablée en compagnie de deux DJs. Accompagnée de son groupe (composé d'Alain Sauvageau, Martin et André Courcy, Michel Langevin et Sylvain Bolduc), elle ouvre avec Les fantômes de l'amour et dépoussière pour l'occasion plusieurs classiques pour le plus grand plaisir du public (Seule dans mon linceul, Suicide, Survoltée...) avant de disparaître dans les bras de Dracula.

(Photo: nordsud2000 - La liste postale de Diane Dufresne)

(Photos: Raymonde Robitaille - La liste postale de Diane Dufresne)

Les fantômes de l'amour / Seule dans mon linceul /  Kamikaze / Les hauts et les bas d'une hôtesse de l'air / Striptease / Rock pour un gars d'bicyc' / Actualités / Survoltée / Oxygène / La fureur du cash / A faire l'inventaire / Addict / J'veux pas qu'tu me r'gardes / Suicide / J'passe un mauvais quart d'heure

24/10/2011

La diva se fait peintre


À revoir sur le site de TVA, une entrevue de 10 minutes avec Diane Dufresne datant d'octobre 2005. Elle est alors reçue par Denis Lévesque pour promouvoir son exposition "Hors d'oeuvre" au Château Dufresne. Une occasion de parler de sa passion pour la peinture, mais aussi de livrer quelques confidences. Avec en prime, de courts extraits des spectacles "En liberté conditionnelle" et "Kurt Weill", toujours inédit...

19/10/2011

À deux

Mur à Mur - Espace Création Loto-Québec, février 2010

C'est à compter de demain que Diane Dufresne et Richard Langevin investiront l'espace du Centre d'exposition de Repentigny pour présenter "A2" (ou "Mur à mur"), une version de l'exposition qu'ils avaient crééé pour l'Espace Création de Loto-Québec en 2010 et qui avait ensuite été présentée au Centre national d'exposition de Jonquière en avril 2011. A lire ici, une entrevue récente avec les deux créateurs.

 Diane Dufresne et Richard Langevin lors du vernissage de Mur à mur

Si l'on se fie aux précédentes présentations, on pourra entre autres y retrouver "J'm'encabane", une oeuvre interactive conçue à partir de dessins et de mots du public et sans doute aussi "Les picassiettes", une installation composée de toiles de Diane et "Quick change", une loge virtuelle offrant un accès backstage. Nul doute que le duo réservera plusieurs surprises au public. "De chaque œuvre surgit une autre: la peinture devient sculpture, les personnages sortent de leur cadre, l’univers scénique inspire les projections vidéo, la chanson habite l’espace, les mots s’incarnent par l’habile utilisation du multimédia...Et le tout vibre de l’énergie pure, propre aux deux artistes." (Serge Boisseau, La Métropole, 3 février 2010)