10/12/2011

Plurielle

(Photo: Jean-François Bérubé)

Le 11 février 2006, à la salle Maurice O'Bready de Sherbrooke, Diane Dufresne donne la première représentation de son nouveau spectacle Plurielle. Sa tournée sera moins longue que pour "En liberté conditionnelle" et ne passera pas par la France, mais elle fera quand même le tour du Québec pendant la première moitié de 2006 et le temps de quelques supplémentaires début 2007.

Écrit et mis en scène par Diane Dufresne elle-même, Plurielle se veut une représentation en 4 tableaux. 4 tableaux distincts, ou plutôt, 4 shows rassemblés qui, à l'instar d'Hollywood/Halloween, permettent de présenter avec richesse les différentes facettes de l'artiste. Un concept qui permet également de lui donner un nouveau souffle. "C'est drôle, je l'ai constaté les fois qu'on a fait le show pour le roder (à Sherbrooke, à Terrebonne, à Beloeil), ça me demande moins de souffle que dans un show suivi comme En liberté conditionnelle. Ça roule vite, mais le fait de changer de personnage me redonne du souffle. J'ai droit à quatre souffles!" ("Quatre fois singulière", Le Devoir, 11 mars 2006)

Entourée de 5 solides musiciens (dont Alain Sauvageau qui assure la direction musicale et les arrangements), Diane peut également compter sur une équipe technique à la hauteur de son concept. Richard Langevin assure la scénographie et imagine avec elle le pendant vidéographique essentiel à l'ensemble.

(Photo: Martin Chamberland / La Presse)

(Photo: L'Acadie Nouvelle / Archives)

Pour le premier tableau intitulé "Romantisme et nostalgie", Diane assume son rôle de Star dans toute sa splendeur: robe extravagante (créé par Mario Davignon) et clins d'oeil à sa longue histoire d'amour avec son public. Elle revisite une partie de son répertoire des années Plamondon dans un medley qui permet de donner à ces chansons mythiques une nouvelle pertinence. Sont ingénieusement projetés sur un pan de sa robe d'inoubliables extraits d'archives et aussi plusieurs images du public, fidèle participant de ses shows. Le tableau met également de l'avant de magnifiques chansons plus récentes écrites par Diane et permet de présenter la toute nouvelle "Partager les anges", bouleversante, dans des arrangements moins dépouillés que ceux de l'album qui va suivre.

(Photo: Jacques Grenier / Le Devoir)

Pour le deuxième tableau, Diane retrouve l'univers de Kurt Weill "pour tous les gens qui n’ont pas vu ce beau spectacle*". Avec la complicité de ses musiciens, elle transforme la scène en cabaret berlinois et se glisse dans la peau de différentes héroïnes d'opéras de Kurt Weill et Bertold Brecht: tour à tour insolente et touchante, toujours fascinante.

Le troisième tableau nous ramène en pleine actualité, ou plutôt, en plein désespoir planétaire. Les nouvelles chansons engagées de Diane (et l'éternel Locataire) prennent tout leur sens et ses interprétations nous plongent en pleine urgence. "Et on en a pris plein la gueule: Diane, en robe camouflage, a incarné successivement la planète même (par le truchement d'une sorte d'éventail déplié servant à la fois de jupe et de planète), puis une mère poussant un landau (l'éventail replié), puis un sans-abri poussant son cabas à roulettes. Trésors d'invention pour un message porteur." ("Diane Dufresne au Monument-National - Diva, putain, militante, folle... et entière!", Sylvain Cormier, Le Devoir, 17 mars 2006)


Avec Alain Sauvageau (Source)

3 superbes photos à découvrir sur le site du photographe Yvan Couillard

Pour le quatrième et dernier tableau, Diane donne une place de choix à un thème qui lui est cher et qui a souvent habité son oeuvre: la folie."J’ai souvent chanté la folie, mais cette fois-ci, j’ai envie de l’aborder sous un angle positif. Par son côté créateur, disons." (*Diane Dufresne - Réinventée, Voir, 9 mars 2006)
Entre poète d'une autre époque et prince perdu, Diane interprète Nelligan et Bélanger avec une bouleversante justesse dans laquelle se révèle une tendresse qui amène de l'espoir "au bout du long couloir". 

Tel un cadeau, Diane terminera le spectacle en offrant "Les coeurs tendres" de Jacques Brel (ci-dessous interprétées à Paris en 2008). Un vrai bonheur et un habile moyen de boucler la boucle d'un spectacle devant lequel "le spectateur ne peut que s'incliner devant le métier démontré par celle qui demeure l'une des grandes artistes qu'ait connues le Québec." ("Diane Dufresne au pluriel", Benoît Leblanc, Le Courrier de Laval, 17 février 2007)


Premier tableau: Il n'y a pas de hasard / Partager les anges / Les dessous chics / Medley: Hollywood Freak, Les adieux d'un sex-symbol, On fait tous du show-business, Partir pour la gloire, Ma vie c'est ma vie / Deuxième tableau: Mack The Knife / Bilbao Song / La chanson de Barbara / Surabaya Johnny / La fiancée du pirate / Troisième tableau: Oxygène (instrumentale) / Le locataire / Mille et une nuits / Mauvais quart d'heure / L'été n'aura qu'un jour / Quatrième tableau: Chopin, Prélude n°4 / Hymne à la beauté du monde / Le 304 / Le parc Belmont (partie) / Au bout d'un long couloir / Dis tout sans rien dire / Soirs d'hiver (instrumentale) / Les coeurs tendres

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