29/06/2011

Initials D.D.

  DD & SG en 1982, lors du tournage de "Enquête sur une vie d'artiste"

Deux géants qui partagent un goût de la provocation et une envie de faire sortir la chanson française de son cadre...Deux âmes qui devaient se rencontrer et travailler ensemble: Diane Dufresne et Serge Gainsbourg, une voix et une écriture atypiques, deux artistes de génie.

En 1982, Gainsbourg lui écrit un texte très violent au titre original de "L'ombre des stars", où une star finit par être lynchée par son public. Dufresne pousse la provocation encore plus loin en lui demandant de l'écrire au "je"...et la chanson se retrouvera sur Turbulences, sous le nom de Suicide.


Les arrangements de Claude Engel se rapprochent davantage de Love on the beat, que de Mauvaises nouvelles des étoiles, le précédent album de Gainsbourg, et donnent à Turbulences un son lourd et très différent des autres chansons qui y figurent.  Malgré un humour on ne peut plus acide, Suicide est une des chansons les plus sombres de Diane Dufresne. Comme si le texte n'était pas assez effrayant, les cris qu'elle pousse à la fin de la chanson glacent le sang!

En 1982, un téléfilm sur Gainsbourg réalisé par Pierre Desfons est diffusé sur Antenne 2. Intitulé "Enquête sur une vie d'artiste", ce portrait mi-documentaire, mi-fiction, met en scène un enquêteur (Gérard Lanvin) sur les traces du parcours de Gainsbarre, avec au détour, extraits d'archives et caméos de son entourage. Diane y apparaît et évidemment, interprète Suicide.

"Avec elle, ça s’est fait en moins d’une journée. Elle était très drôle, vraiment excentrique, comme elle pouvait l’être à l’époque. Elle était venue avec plusieurs personnes comme elle, un peu « jetées », mais elle faisait tout ce qu’on lui demandait sans aucun problème, et elle n'a rien remis en cause, vu que c'était Serge..." (Pierre Desfons, interviewé par le site "Tête de chou", octobre 2008)


Plus tard dans l'année, son interprétation sur scène lors du spectacle Halloween, où elle se débat dans une toile d'araignée, marque à jamais les spectateurs ayant eu la chance d'assister à ce délire cauchemardesque. Diane ne réinterprètera Suicide qu'en 2001...pour l'Halloween, à son Bal des vampires.

En 1986, Diane retrouve l'univers de Gainsbourg le temps d'une reprise: Les dessous chics, pour son spécial télévisé (et disque du même nom) Follement vôtre. Les arrangements musicaux ne sont pas si différents de la version originale de Jane Birkin, mais ils ajoutent un côté froid et un peu malsain au texte troublant de Gainsbourg.

DD dans son vidéoclip pour Les dessous chics

Alors qu'on la croyait rangée dans le tiroir des chansons jamais interprétées sur scène, Diane la chante en 2006 pendant sa tournée Plurielle, dans des arrangements plus dépouillés qui font ressortir son interprétation, encore plus troublante qu'à l'époque. Elle l'intégrera également à la setlist de ses spectacles en France pour Effusions, en 2008, seule avec le pianiste Gérard Daguerre.

Ci-dessous, un enregistrement amateur, mais qui ne diminue en rien l'intensité de l'interprétation de Diane:


Une troisième chanson de Gainsbourg se greffe au répertoire de Diane en 2001: La Javanaise, qu'elle interprètera à deux reprises avec Juliette Gréco.

"Quand j’étais jeune, je me disais : "j’existerai en tant que chanteuse quand Juliette Gréco aura vu mon show"… Quand j’ai fait Réservé à Ramatuelle…je vois dans la première rangée en avant, en plein centre, Juliette Gréco. J’ai été tellement impressionnée…Et là j’existais, j’existais." (Folie Douce, Radio-Canada, 2003)

Lorsqu'elle crée "Sous influences" pour les Francofolies de Montréal en juillet 2001, Diane invite son idole à la rejoindre, le temps d'un duo. La Javanaise n'aura jamais aussi bien porté son titre, tant leur interprétation ressemble à une danse, un moment d'amour où le temps semble s'arrêter. "De voir deux femmes, ces deux-là, se chanter les yeux dans les yeux cette chanson d'amour d'un autre temps avait quelque chose d'interdit." (Philippe Rezzonico, Le Journal de Montréal)


En 2007, elles se retrouveront pour une autre Javanaise, au cours d'un spectacle de Juliette Gréco, toujours aux Francofolies de Montréal. 

Jamais deux sans trois? Peut-être se retrouveront-elles une autre fois...ou peut-être que Diane Dufresne, sachant nous surprendre, choisira une autre perle de Gainsbourg à intégrer à son répertoire?

"J'étais amoureuse de tout ce qu'il fait...C'était un artiste incomparable..Y en aura jamais, un deuxième Gainsbourg..." (Folie Douce, Radio-Canada, 2003)

24/06/2011

Bonne Fête Québec!



Diane Dufresne il y a exactement 30 ans, lors du défilé de la Fête Nationale à Montréal.

23/06/2011

On m'appelait Baby Doll...

La troupe originale de Starmania  (photo: Angeli/Purepeople.com)

Diane Dufresne aura tellement marqué le rôle de Stella Spotlight qu'on oublie souvent qu'elle n'a participé qu'à 25 représentations de Starmania, du 16 avril au 16 mai 1979. Il faut dire qu'il est impossible de ne pas associer Les adieux d'un sex-symbol à son interprétation...

Si Diane intégre la chanson à ses spectacles dès le début de l'année 1978, sa participation à l'opéra-rock de Michel Berger et de Luc Plamondon reste incertaine pendant des mois. Elle ne la confirmera que bien plus tard. "La question de la mise en scène me dérange un peu. Je ne sais pas jouer la comédie. Chaque fois que je fais quelque chose de prévu, de répété, de pas spontané, c'est le désastre complet, alors j'aime mieux ne pas me prononcer pour l'instant." ("Que chacun vive enfin ses folies", Le Devoir, 19 septembre 1978) 

Elle craint aussi sans doute la guerres d'égo ("Si la communication n'est pas bonne entre le monde, c'est l'enfer") qu'elle déplorera plusieurs fois, dont plus récemment en 2008 à Tout le monde en parle: "Y avait beaucoup d'égo trips. Quand je travaille avec les gens, moi je fais pas d'égo trip. J'aime pas l'esprit de compétition (...) Tu te rends compte qu'il y a des gens qui peuvent te détester et tu sais pas pourquoi. Pour rien."

Que reste-il à écrire sur Starmania qui ne nous aurait pas été répété ad nauseam depuis 30 ans? D'autres l'ont fait beaucoup mieux, mais aucun site sur Diane Dufresne ne pourrait être complet sans quelques incursions dans l'univers de l'opéra-rock francophone le plus populaire de tous les temps. Commençons donc par le début, avec quelques images de répétitions (toujours les mêmes extraits...mais quels extraits!) Dans celui-ci, Diane porte sa fameuse perruque blanche:

Starmania en répétitions

Le site de l'INA propose quant à lui des images de répétitions semblant se rapprocher davantage de la première. Diffusées par TF1 le 11 avril, elles nous donnent un aperçu du spectacle final, qui à ce jour, reste malheureusement inédit:

20/06/2011

Triple actualité


Ci-dessus, "Les triplettes de Montréal", une oeuvre de Diane Dufresne spécialement créée pour le Festival de Jazz de Montréal. Elle est exposée à la Galerie du Festival jusqu'au 4 juillet. Selon le communiqué de presse, l'oeuvre est disponible à la vente en sérigraphies à tirage limité, numérotées et signées. Une oeuvre accessible dans un lieu accessible: "J’aime quand le public entre à l’intérieur de l’art visuel. Tout le monde fait de l’art; l’art, c’est simplement la faculté de faire quelque chose." (Le Journal de Montréal, 9 juin 2011)

 (Photo: Canoe/Vanessa Guimond/Agence QMI)

Le site Canoe a rencontré Diane lors du vernissage. Inspirée par la musique, elle décrit le processus de création de sa toile. Elle mentionne également qu'elle n'a pas de projet d'album pour le moment, mais qu'elle a beaucoup écrit dernièrement. "Je ne peux pas révéler beaucoup de détails en lien avec ce projet, mais je peux vous dire qu’on ne parle pas de l’écriture d’un livre." S'agirait-il du scénario du film portant sur sa vie? Mystère...À suivre donc.

En attendant, elle montera sur scène le 7 juillet lors du Festival d'été de Québec pour participer au spectacle "Paris-Québec sous les étoiles" aux côtés de plusieurs invités, dont Robert Charlebois, Coeur de Pirate, Francis Cabrel et Isabelle Boulay.

Et puisqu'on nage en pleine actualité, voici une photo de Diane et du créateur Denis Gagnon prise le 13 juin dernier lors du vernissage de l'exposition "La planète mode de Jean Paul Gaultier" au Musée des beaux-arts de Montréal:

(Photo: Natacha Gysin / MBAM)

16/06/2011

Top Secret



Ci-dessus, 2 photos promotionnelles du spectacle Top Secret. Quand Diane Dufresne décide de remonter sur scène à Montréal en 1986, c'est au théâtre qu'elle va chercher un nouveau souffle. Après les shows gigantesques du Forum et du Stade, elle s'offre le Théâtre du Nouveau Monde, une salle "humaine" de moins de 900 places. Elle devient la maîtresse de cérémonie d'un grand jeu qu'elle orchestre avec ses musiciens, des comédiens et surtout, la complicité du public.

Top Secret est un triomphe. Le public est conquis et les critiques (qui cette fois-ci n'ont pas reçu de billets de courtoisie et ont dû payer leurs places) ne tarissent pas d'éloges sur le savoir faire  de Diane Dufresne. "C'est un électrochoc, un voyage en montagne russes, un délire total et contrôlé qui, sans contredit, est un des meilleurs spectacles jamais présentés par Dufresne" ("Dufresne, l'électrochoc", Paul Cauchon, Le Devoir, 13 septembre 1986)

(Photo provenant de l'ancien site officiel de DD)

Le spectacle restera gravé dans les mémoires comme étant le plus ludique et théâtral de Diane Dufresne. Ou comme elle le résume elle-même dans le livret de Merci en 2000, "l'un de mes plus importants spectacles." Top Secret fera le tour du Québec pendant quelques semaines avant d'être repris au Casino de Paris du 18 au 24 mai 1987, avec l'ajout d'une chanson de circonstance, "Paris mon pari". Puis, le rideau tombera définitivement à Tokyo, après deux dernières représentations les 26 et 28 février 1989.

J'tombe amoureuse / Rockeuse / La femme tatouée / Ich bin von koff biss foss / Les héros sont fatigants / Elsie saisie par le démon / Vous aurez d'mes nouvelles par les journaux / Tout était rose / Le parc Belmont / Adio del passato / Survoltée / La dernière enfance / Oxygène / Kabuki / Top secret / Parlez-moi d'amour / Désir / La vie en rose / Si vous cherchez la bagarre / Les assassins / Fascination / Un souvenir heureux

13/06/2011

L'ordinateur formel


À revoir ici, un enregistrement datant du 2 avril 1985. Diane Dufresne est alors de passage à Genève et l'émission Midi Public l'invite sur son plateau pour une entrevue d'une douzaine de minutes, où l'insolite côtoie le sérieux. Insolite, car un chroniqueur à la fine pointe de la technologie effectue une analyse astrologique de la personnalité de Diane par ordinateur. Et sérieux, car ce procédé lui permet d'aborder des sujets plus graves, comme la violence qu'elle porte en elle et la mort de sa mère. Elle livre par ailleurs la raison émouvante de son choix du rose, ce qui nous confirme qu'elle est une vraie magicienne.


Diane sort de l'après stade et de l'après Dioxine, mais elle arbore toujours ses cheveux roses. Impossible de trouver des comptes-rendus de ses concerts européens de 1985. Synthétisaient-ils les deux spectacles? Ou faisaient-ils l'objet d'une toute autre setlist? Mystère...

(Une photo de la même année où Diane arbore le même look)

09/06/2011

Le dernier show



Ci-dessus, deux photos prises le 24 août 1974, à la Place des Nations, sur le site de Terre des Hommes. Diane Dufresne retrouve alors son public après un séjour en Californie de quelques semaines. Ce sera également la dernière chance pour 2000 chanceux de voir l'Opéra-Cirque...

06/06/2011

Merci d'être là

 (Photo: Patrick Blouin, photographe)

Après nous avoir offert deux prestations le mois dernier, Diane Dufresne est encore une fois apparue à la télévision samedi soir. Sur les ondes de TVA, elle a ouvert le téléthon Opération Enfant Soleil avec une version adaptée de Merci. Accompagnée au piano par Alain Sauvageau, elle a également partagé la scène avec des Enfants Soleil de toutes les régions du Québec. Sa participation au Téléthon ayant été gardée secrète jusqu'au dernier moment, nous sommes nombreux à l'avoir ratée. Espérons que quelqu'un la partagera éventuellement sur une plateforme d'hébergement vidéo...

En attendant, deux sites nous proposent quelques (très belles) photos:

04/06/2011

Psyquébélique

DD et François Cousineau posant pour Les plus célèbres musiques de films du Québec

À lire sur l'excellent blogue Psyquébélique, véritable repère de trésors oubliés de la culture musicale québécoise, plusieurs articles sur les musiques de films de François Cousineau. Une occasion d'en savoir plus sur la petite histoire des parutions de Diane Dufresne en début de carrière: L'initiation, L'amour humain, Les plus célèbres chansons de films du Québec...En prime, plusieurs fichiers à télécharger (un véritable cadeau, puisque la plupart des originaux n'ont jamais été ré-édités, donc restent introuvables aujourd'hui.)