29/04/2011

En rose Diète



"1...2...1, 2, 3!"

En 1984, Diane Dufresne fait une rare apparition dans une pub et apporte un peu de Magie Rose à Coke Diète.

Ses dernières incursions dans la pub remontent au début des années 70, alors qu'elle chantait des jingles composés par François Cousineau pour Labatt, Air Canada et autres marques à la recherche d'une jolie voix anonyme. Voici un court extrait du jingle La 50, déterré par Radio-Canada pour Folie Douce:

 

28/04/2011

Mais j'lis pas les pages féminines



En 2010, le mensuel féminin Châtelaine célèbre son 50e anniversaire. Pour l'occasion, le site du magazine propose un retour dans le temps, avec une sélection de ses meilleures couvertures. Diane Dufresne y figure 2 fois, photographiée en 1982 et en 1993.


Au même moment naît le projet Femmes de parole, où 50 Québécoises ayant marqué la province répondent aux mêmes questions, à tour de rôle, pour tenter de dresser un portrait du Québec féminin. Diane fait évidemment partie de ces femmes et partage ses points de vue avec sa franchise et sa verve habituelles.

22/04/2011

Dame de coeur


Le 24 mars 1982, à l'Hippodrome de Paris (Porte de Pantin), Diane interprète ses Turbulences pour la toute première fois. Elle arrive sur scène dans un cercueil de verre, acclamée par 6000 personnes dès les premières notes de "Seule dans mon linceul". Le public québécois n'aura pas la chance de voir ce spectacle, mais il ne sera pas en reste: les 28 et 29 octobre, Diane lui offre "Hollywood/Halloween", ou "Dame de coeur/Dame de pique", au Forum de Montréal. Deux spectacles totalement différents (ou un long spectacle entrecoupé d'un entracte de 24 heures, selon le point de vue...) Spectacles de contrastes, de lumière et de noirceur, de rêve et de cauchemar.

La femme à 3 têtes photographiée par Bernard Chalon (Paris-Match, juin 1982) 

Pour Hollywood, Diane revêt une nouvelle fois sa spectaculaire robe-miroir, créée par Loris Azzaro. Une robe légendaire qui, selon le biographe Gaëtan Racine, nécessita pas moins de 160 heures de travail! Non seulement sa collerette offre 3 têtes à la chanteuse, mais son ingénieuse conception lui permet des changements de costume, morceau par morceau.

 "Comme dit la chanson, l'important c'est de sauver la face...
Ce soir, grâce à mon costume, j'en ai plusieurs!"

Hollywood présente une Diane toute en lumière, jouant son "rôle de star" jusqu'au bout, rendant hommage au cinéma, au glamour du nightclub et surtout, au public, dont les rêves l'inspirent et la poussent à lui montrer des étoiles. Le ton est donné dès l'ouverture, avec la chanson On fait tous du show-business (qui sera également reprise en fin de spectacle), où les spectateurs admirent la star qui se trouve face à eux, alors que celle-ci admire tout autant ceux qui se trouvent devant elle. 


Au programme, grands classiques de la première décennie discographique de la chanteuse, reprise qui donne des frissons (Somewhere over the rainbow) et quelques chansons de Turbulences (qui sera surtout mis en valeur le lendemain, pour Halloween). Des moments de grâce, des flashs qui émerveillent, avec un certain fond de mélancolie et évidemment, une bonne touche de rock. 


Au final, Diane apparaît en ballerine de boîte à bijoux, tournant sur elle-même jusqu'au tout dernier spotlight. Une douce berceuse avant le cauchemar que sera la suite, le lendemain.


On fait tous du show-business / Hollywood Freak / Alys en cinémascope / Somewhere over the rainbow / Striptease / Le vieux saxophoniste / Partir pour la gloire / Les adieux d'un sex-symbol / En écoutant Elton John / Oxygène / Actualités / Hymne à la beauté du monde / Le parc Belmont / On fait tous du show-business (reprise) / Berceuse pour un homme

18/04/2011

Sans entr'acte



Du 29 mars au 17 avril 1977, Diane Dufresne occupe la Place des Arts de Montréal. Dans tous les sens du terme, car non seulement elle occupe la scène du Théâtre Maisonneuve avec son spectacle Sans entracte (un show sans interruption, une première pour l'époque), mais elle occupe également le garage en dormant sur place, dans une roulotte spécialement aménagée qui lui permet de vivre dans la bulle de son show. Elle veut vivre l'expérience totale et aller jusqu'au bout du "système" en s'appropriant le lieu.

Quelques jours avant la première, Diane reçoit les journalistes directement dans son Winnebago pour parler de son show. Ils traversent une longue allée de ballons et de clowns pour la rencontrer à tour de rôle, dans son salon "de velours, décoré de roses et de chandelles, embaumé de parfums exotiques..." (Nathalie Petrowski, Le Devoir, 19 mars 1977)

Si la démarche ne manque pas d'audace, le show ne manque pas d'ambition. Hommage à la femme et à sa mère (dont le portrait orne la scène pendant Hollywood Freak), Sans entracte se conjugue au Elle. "C'est un show pour les femmes, un show féminin pluriel à cause de cette règle de grammaire, fasciste et discriminatoire qui dit que le masculin l'emporte sur le féminin." ("Diane-chasseresse...et femme, et star", Le Devoir, 19 mars 1977)


Quand les portes de la salle s'ouvrent, Diane est déjà sur scène. Elle est tout en haut d'un escalier, assise devant son miroir où elle regarde le public entrer.  C'est en quelque sorte sa loge, exposée, où elle retournera pour se maquiller en clown, à la fin du spectacle. Sans entracte se terminera de la même façon qu'il a commencé, alors que Diane observera les gens quitter la salle.


C'est en "chasseresse" qu'elle ouvre son show, en messagère à plumes, prête pour le combat. Monologues teintés de féminisme, flashs insolents, idées provocantes: Sans entracte déstabilise le public. Il faut dire qu'il n'a pas l'habitude d'avoir face à lui une chanteuse aussi franche, qui simule un orgasme sur La main de Dieu et qui fait apparaître un homme nu sur scène, entre autre choses!

"À partir de show-là surtout, Diane Dufresne a exprimé davantage sa "folie"...et elle faisait peur au monde, carrément (...) Avant, même si elle était une chanteuse très énergique, elle conservait malgré tout une certaine pudeur. Mais là, le bouchon a sauté et voici Diane Dufresne." (Pierre Beaulieu, Folie douce, Radio-Canada, 2004)

 Sur la même longueur d'ondes avec le danseur Michel Jodoin

Si les critiques ne se gêneront pas pour descendre le show (et certains spectateurs, pour quitter la salle), personne ne pourra nier le professionnalisme de celle qui se présentait enfin devant eux, dans toute sa vérité. Ni ignorer ses moments de brillance. "Sur la même longueur d'ondes, her wittiest song (...) Here she had form and timing, and the choreography was in the best show-business tradition" (Juan Rodriguez, Montreal Gazette, 2 avril 1977)  

Sans entracte sera une expérience pénible pour Diane Dufresne et ne sera apparemment pas rentable, mais comme le résumera sa créatrice elle-même: "C'était un changement, c'était un passage..." (Confidences, DVD J'me mets sur mon 36, 2004)



Le coffret "Diane Dufresne vous fait une scène", paru en 2004, ne présente malheureusement pas le show au complet, ne proposant qu'un montage de 4 chansons captées par la télévision...ce qui laisse songeur puisqu'on voit des extraits inédits qui accompagnent le générique et les commentaires de Diane. Le reste du show dormira-t-il à tout jamais dans les archives de Radio-Canada?

(Un détail de l'affiche du spectacle)

Quelques-unes des chansons interprétées: Vingtième étage / A part de d'ça / On tourne en rond / La main de Dieu / Monsieur / Les hauts et les bas d'une hôtesse de l'air / Les femmes d'aujourd'hui / En écoutant Elton John / J'ai vendu mon âme au rock n' roll / Sur la même longueur d'ondes / Mon p'tit boogie boogie / La vérité / Hollywood Freak / Ma vie c'est ma vie / J'me sens ben / Laissez passer les clowns /

14/04/2011

Rendre le monde plus beau


Lundi soir dernier, Diane Dufresne était la toute première invitée de Pénélope McQuade, pour la première émission du talk-show de celle-ci à Radio-Canada. Peu friande de ce genre d'exposition ("J'aime pas ça, j'aime pas parler!" lanca-t-elle dès son arrivée), elle s'est toutefois montrée généreuse, détendue et très souriante. Elle a rencontré avec beaucoup de bonheur  une voix qui l'inspire à peindre, Betty Bonifassi (qui s'est risquée à reprendre l'impossible Tiens-toé ben, j'arrive!)

Radieuse, Diane a parlé de son prochain projet, l'exposition "À deux" qui sera présentée à Jonquière (en juin) et à Repentigny (en décembre). Cette exposition créée avec son mari Richard Langevin sera une continuité de l'expo "Mur à mur" qui avait été présentée à l'espace Création Loto-Québec de Montréal du 3 février au 9 mai 2010.

Avec Richard Langevin, pour Mur à Mur (Photo: Martin Chamberland, La Presse)

Une exposition de peintures et d'installations où le clou sera "J'm'encabane", une installation qui permet aux visiteurs de dessiner et d'écrire, pour ainsi contribuer à l'oeuvre globale. "J'aimerais un jour faire ma fine et aller voir un ministre et lui dire: prenez tout, prenez toute cette poésie et  tous ces dessins et mettez-les dans le métro!" (Radio-Canada, 11 avril 2011)

11/04/2011

Rockeuse de grand chemin


En pause de Top Secret, juste avant de le présenter au Casino de Paris en mai 1987, Diane Dufresne participe au Printemps de Bourges. C'est sa deuxième apparition au Festival, la première remontant à 1985.

Le 25 avril, elle est interviewée au journal Midi 2 avant sa prestation du soir, où elle partagera la scène avec Alain Souchon. "Ce soir, j'donne pas mon show, j'y vais en tant que rockeuse", annonce-t-elle en précisant qu'elle n'a eu que 2 jours pour répéter un concert plus rock, spécialement conçu pour l'occasion.

07/04/2011

Couleurs symphoniques


Début 2001, en collaboration avec l'orchestre symphonique de Québec, Diane Dufresne présente "Couleurs symphoniques" à Québec (au Grand Théâtre les 25 et 26 janvier) et à Montréal (à l'Hémicycle du Centre Molson, le 18 février). Elle retrouve le chef d'orchestre Gilles Ouellet qui avait déjà dirigé Symphonique n'Roll en 1988.

À Marie-Hélène Therrien, de l'hebdomadaire Voir, elle confie: "Comme le dit mon mari Richard Langevin: "Ça me rassure de voir des gens comme Gilles qui, dans leur tête, peuvent inventer toute cette musique. Il y a des gens qui font la guerre; d'autres qui inventent la beauté." (Rebelle de jour, 15 février 2001)

Ce spectacle avec entracte se compose de 3 tableaux, avec 3 tenues de scène. A Montréal, dès son arrivée, un déferlement d'amour réussit à soulever le très froid Centre Molson. Après un premier Merci, Diane en rajoute en nous promettant d'être là tant qu'on aura besoin d'elle. Le spectacle se parsème de moments magiques, comme ces pétales de rose qui tombent après "Épine de rose", ou les peintures de Diane qui s'intègrent à certains tableaux en ajoutant de nouvelles couleurs. 




Au niveau musical, l'alliance est parfaite entre méga hits (Oxygène, Le Parc Belmont, Les hauts et les bas d'une hôtesse de l'air...), inédite (J'passe un mauvais quart d'heure), reprises (Bachianas Brasileiras nº 5, Le retour de Don Quichotte) et grands classiques (Que, Cendrillon au coton et tant d'autres). Fidèle à une belle tradition, Diane offre Un souvenir heureux en fin de spectacle, en allant rencontrer son public pour lui offrir un dernier merci.

À l'époque, on murmurait qu'un CD/DVD live avait été enregistré, alors peut-être aurons-nous la chance de revivre ces belles couleurs symphoniques un jour...


Ouverture instrumentale: Un jour il viendra mon amour / Merci / Que / Épine de rose / Bachianas brasileiras nº 5 / Cendrillon au coton / J'vieillis / Oxygène / Les hauts et les bas d'une hôtesse de l'air / Le 304 / Le Parc Belmont / J'ai douze ans / J'passe un mauvais quart d'heure / L'enfant de la lumière / À vie de recherche / Hymne à la beauté du monde / Le retour de Don Quichotte / Un souvenir heureux / À faire l'inventaire

04/04/2011

Aux abois


S'il faut remercier François Cousineau et Luc Plamondon d'avoir permis à Diane Dufresne de changer son parcours de chanteuse, il faut également donner du crédit à Franck...son fidèle dalmatien qui lui permit de casser sa voix.

"Au départ, j'étais une chanteuse genre rive gauche; ce n'est que plus tard que j'ai découvert que j'avais un tempérament de rockeuse, explique-t-elle. À l'époque de L'Initiation, on me disait: C'est merveilleux, tu as une voix neutre. Personne ne peut te reconnaître. Tu parles d'un compliment pour une artiste! Puis, j'ai découvert Janis Joplin et j'ai appris à gueuler avec mon chien, le dalmatien qu'on voit sur la pochette de Tiens-toé ben, j'arrive." (Merci la vie, Voir, 9 mars 2000)


"J'criais avec mon chien...C'était le seul vivant qui pouvait entendre ça et c'est là que j'ai commencé à faire ma voix rock" (Folie Douce, Radio-Canada, 2003) "J'aurais pas chanté en rockeuse si j'avais pas appris à crier avec mon chien qui hurlait" (Tout le monde en parle, Radio-Canada, 2009)

Franck se retrouvera non seulement sur la pochette de Tiens-toé ben j'arrive, mais également sous les spotlights, puisqu'il montera parfois sur scène avec Diane.  David Magil, dans sa "critique" publiée le 15 août 1974 dans le journal Montreal Gazette, rapporte qu'il apparut sur la scène du Patriote, à côté de La chanteuse straight. "The dog sat on its haunches, wagged its tail and gazed with wistful eyes as his mistress finished her theme song".


Ci-dessus, Diane photographiée avec Franck pour le Petit Journal en janvier 1974, juste avant sa série de spectacles au Théâtre Wilfrid-Pelletier de Montréal où toute la deuxième partie était consacrée à l'Opéra-Cirque.