29/06/2012

La Fête dans le Vieux-Port


Ci-dessus, une photo de Diane Dufresne en compagnie de Nanette Workman, Robert Charlebois et Claude Dubois, publiée le 29 juin 1979 dans The Gazette. Ils répètent alors leur spectacle du lendemain qui aura lieu dans le Vieux-Montréal. Un spectacle visant à célébrer l'inauguration du nouvel aménagement du Vieux-Port, dans lequel les artistes vont revisiter leur répertoire et créer des duos inattendus, en compagnie de 15 musiciens. Un spectacle vu d'un drôle d'oeil car tombant la veille de la fête du Canada...Sentir venir la controverse, les artistes aux convictions indépendantistes décideront de stipuler dans leur contrat qu'aucune mention des fêtes du Canada ne doit avoir lieu pendant le spectacle, mais ce ne sera pas suffisant pour leur épargner de véritables accusations de traitrise.

Au final, ce sera un spectacle "maudit". Craignant la pluie du samedi, les organisateurs le remettront au lendemain, 1er juillet. Mais ce soir-là, un orage viendra à nouveau déverser des torrents d'eau et le spectacle devra être...annulé. N'ayant pu s'exprimer sur scène, Diane décidera de répondre à la controverse en publiant une lettre dans Le Devoir du 10 juillet:

24/06/2012

Palace 1980


A télécharger ici, un court extrait du mythique spectacle donné par Diane Dufresne au Palace de Paris en juin 1980 pour célébrer la fête nationale du Québec, partagé sur un forum Aceboard il y a quelques années. Dommage que l'uploadeur, plus intéressé par les belles fleurs de lys de Diane, n'ait pas jugé bon d'inclure le son...

(Photos à voir sur le site de l'agence Corbis images)

Le 15 mai 1980, Ted Blackman du journal The Gazette rapportait que des discussions avaient lieu entre Télé-Québec et le producteur Bernard Picard pour retransmettre le concert en direct, par satellite, sur les ondes québécoises. Le projet tomba visiblement à l'eau, mais peut-on espérer que le concert fut quand même filmé en intégralité?

Reste que pour les quelques 2000 privilégiés ayant eu la chance d'être présents au Palace ce soir-là, le spectacle reste un immense souvenir, véritable démonstration du savoir-faire scénique de Diane couplée à une réelle volonté de promouvoir les couleurs du Québec. 

Sur ce, bonne St-Jean à tous!

St-Jean 1977


Le 24 juin 1977, 7 ans avant Magie Rose, Diane Dufresne se produit pour la première fois au Stade olympique de Montréal. Elle participe à un spectacle collectif pour célébrer la fête nationale en compagnie d'une douzaine d'artistes, dont Félix Leclerc, Monique Leyrac, André Gagnon et Robert Charlebois. Aux 35 000 personnes présentes (et aux milliers d'autres devant leur petit écran), elle offre quelques chansons de son répertoire (dont J'me sens ben) ainsi que sa version de "Un musicien parmi tant d'autres" d'Harmonium, le groupe de l'heure. En 2006, cet enregistrement se retrouvera en bonus d'une compilation de reprises de chansons de Serge Fiori lancée par Zone 3.

21/06/2012

Tournée 2012-2013


C'est officiel: 9 dates du spectacle "Diane Dufresne et les Violons du Roy" sont maintenant confirméesUne vraie mini-tournée! La rubrique "Actualités" (dans le menu de droite), qui rassemble les prochains événements auxquels participera Diane, sera mise à jour au fur et à mesure que d'autres dates seront connues. En attendant de revoir Diane sur scène, les Productions Jean-Pier Doucet ont partagé sur Youtube de nouveaux extraits du dernier spectacle au Palais Montcalm:

15/06/2012

Inédits symphoniques

(La Presse, lundi 19 février 2001)

Un visiteur nous a fait parvenir ces deux extraits de Couleurs symphoniques. Courts, avec un son imparfait, mais comme l'enregistrement officiel du spectacle n'a toujours pas fait surface, ces extraits permettent de rappeler des souvenirs très heureux...Un énorme merci!

D'abord, la magnifique Épine de rose. Si le public put la découvrir dès 1993, lors des spectacles pour Détournement majeur, cette magnifique chanson de Pierre Grosz et André Manoukian n'aura été endisquée qu'en 1999, pour finalement paraître sur Merci. Un texte bouleversant, sur une mélodie quasi acrobatique, collant aux pétales de son interprète:


Puis, Cendrillons au coton, tirée de Détournement majeur. Cette fois, le texte est de Diane elle-même qui confiera dans le livret de Merci: "Je ne pensais pas que ce texte, que je croyais trop personnel, deviendrait une chanson." Trop douloureuse peut-être, elle ne sera plus interprétée par Diane après cette dernière symphonie:

09/06/2012

Symphonique n'Roll


En 1988, à l'occasion des 85 ans de l'Orchestre Symphonique de Québec, le chef d'orchestre Gilles Ouellet propose à Diane Dufresne de collaborer avec eux le temps d'un grand spectacle unique. Symphonique n'Roll, présenté au Colisée de Québec le 25 mars 1988, sera une immense réussite, si bien que cette aventure d'un soir aura droit à d'autres épisodes, à Joliette, Paris et Tokyo.

   
DD le 14 mars 1988: en conférence de presse, puis invitée à l'émission de Michel Jasmin

En avance sur son temps, bien avant la mode d'aujourd'hui des chanteurs populaires qui revisitent leurs grands succès en version symphonique, cette collaboration entre chanson pop et musique classique étonne et détonne dans un paysage où chaque univers reste à sa place. Pourtant, les chansons plus grandes que nature de Diane se prêtent tellement au jeu qu'on peut se demander comment une telle idée n'ait pas pu germer plus tôt. L'incroyable chimie entre la chanteuse et les musiciens laisse place à la magie. En conférence de presse 12 jours avant le grand soir, Diane ne tarit pas d'éloges sur son chef d'orchestre: "Gilles connaît toutes les musiques, c'est un homme ouvert. Ce sera tellement beau, il y a tellement de nuances avec un orchestre symphonique, tellement de douceur, de largeur, je me sens confortable et j'ai le temps de respirer." (Le Devoir, 15 mars 1988)

C'est sans doute cette confiance qui insuffle à Diane la liberté nécessaire pour sortir de sa zone de confort plus rock. Si elle a déjà relevé le défi de s'approprier Verdi lors de Follement vôtre et Top Secret, elle place la barre encore plus haut en interprétant Mahler et Rossini. "Il m'est arrivé de faire le Duo des chats ou des extraits de La Traviata ou du Mahler. Je disais alors au chef: «Je respirerai avant d'étouffer!», parce que je n'ai pas la technique d'une chanteuse classique. La voix de rock appelle un autre type de respiration. C'est différent, mais c'est une bonne discipline." (La Scena Musicale, mars 2004)


Symphonique n'Roll permet également à Diane une petite excursion dans l'univers de la musique brésilienne, le temps de reprendre Jobim et même dans celui de Walt Disney, pour When you wish upon a star. Pour cette avant-dernière chanson, elle sera illuminée par des centaines de feux de Bengale remis au public à l'entrée de la salle, et allumés au moment-clé tel un grand signal poétique.

L'incroyable robe-symphonique exposée au Château Dufresne en 2005 (source)

Après la robe-théâtre de Top Secret, Michel Robidas réussit l'exploit d'aller encore plus loin en offrant à Diane un véritable costume allégorique: la robe-symphonique, une robe en velours recouverte d'instruments de musique, pesant près de 60 kilos! 

"Il faut s'imaginer un rêve. Entrer dans les costumes de Robidas, c'est comme entrer dans la poésie. C'est une robe tellement extraordinaire qu'après ça, on ne peut pas aller plus loin." (Le Devoir, 15 mars 1988) Ce sera effectivement le dernier costume aussi démesuré porté par Diane, par choix. Selon les propos de Michel Robidas recueillis par Denis Rousseau dans son livre "Sentiments partagés", Diane se blessera au dos lors d'une représentation au Festival de Lanaudière et en gardera un certain traumatisme. Autre détail de poids: selon le magazine L'Actualité, une telle robe nécessitait des frais de transport de 10 000 dollars chaque fois qu'elle quittait le Québec...

Un costume à couper le souffle, donc. D'ailleurs, la réaction du public lorsqu'il comprend ce qui apparaît devant lui donne la chair de poule! Un élément de décor indispensable qui permet la réussite totale du tableau sur la folie, une allégorie en trois dimensions qui fait entrer le public dans la tête des personnages. "L'orchestration de tous ces grands airs, pour montrer tout ce qu'on peut avoir dans la tête, tout ce qu'on peut sentir quand on délire, c'est absolument grandiose parce que ça créé un espèce de chaos (…) C'est une des plus belles interprétations du Parc Belmont. On touchait à la folie. Les musiciens y touchaient, j'y touchais, Gilles y touchait, le public y touchait. On touchait quelque chose, une autre dimension." (Confidences, DVD "Symphonique n'Roll, 2005)

Une autre dimension qui permit la réussite de cette collaboration à plusieurs autres moments de la soirée et qui résume bien ce qui animait ce grand spectacle. "Disons-le sans ambage: ce spectacle de la déesse Dufresne a été un succès à tous égards (...) prouvant que le mariage d'orchestre et de la chanson dit populaire peut être heureux." (Marie Laurier, Le Devoir, 19 juillet 1988)


Medley instrumental / Les hauts et les bas d'une hôtesse de l'air / Heures exquises / Fascination / Parlez-moi d'amour / If I loved you / Les eaux de mars / Le Parc Belmont / Oft denk' ich, sie sind nur ausgegangen / Adio del passato / J'ai douze ans / Le duo des chats / Top secret / Oxygène / When you wish upon a star / Un souvenir heureux

02/06/2012

Pars pas sans m'dire bye bye



Début 1973, l'album "Tiens-toé ben j'arrive" est à peine sorti depuis quelques mois, mais le trio Dufresne-Cousineau-Plamondon a déjà un nouveau 45-tours inédit à proposer: "Pars pas sans m'dire bye bye". Loin de faire le pont entre les sons plus grinçants des premier et deuxième albums, la chanson semble plutôt avoir été conçue pour répéter le succès de "J'ai rencontré l'homme de ma vie". Une chanson à la musique un peu plus "gentille", mais au texte non dépourvu d'insolence. "Imagine-toi pas qu'j'vas pleurer pour toi, encore ben moins en mourir..."

La chanson fera partie des spectacles présentés à la Place des Arts en mars 1973 et sera tout de suite appréciée du public, malgré le fait que le 45-tours ne sera lancé que quelques mois plus tard. "She even managed to carry off a perfectly funny tune called Pars pas sans m'dire bye bye" which had the capacity audience roaring." (Jack Kapica, "Diane is dynamite", The Gazette, 2 mars 1973)

Pars pas sans m'dire bye bye ne connaîtra pas une longue carrière au sein du répertoire de Diane Dufresne et finira sa vie en tant qu'interlude lors de Mon premier show. Sans doute parce que la chanson n'avait pas une grande résonance pour l'interprète: "J’ai été la petite chanteuse populaire qui voulait plaire à un compositeur qui s’appelait François Cousineau. Je devais faire des chansons commerciales comme L’homme de ma vie, et ensuite Pars pas sans me dire bye, bye. Je pensais que c’était ça, servir le monde. Mais c’est faux! Ce qui sert le monde en fin de compte, c’est ce qui est vrai!" (Châtelaine, septembre 1982)

(Photo-Journal, 23 septembre 1973)

Malgré son grand succès populaire, il faudra attendre 2010 avant de pouvoir retrouver la chanson sur CD. En effet, si toutes les compilations de Diane Dufresne mettront de l'avant d'autres chansons, Luc Plamondon choisira de lui donner une place de choix sur sa quadruple compilation "J'aurais voulu être un artiste" célèbrant ses 40 ans de carrière.