13/03/2012

Olympia 1978

(Photo: Michel Gauthier)

Du 13 au 19 mars 1978, Diane Dufresne est de retour à l'Olympia de Paris et cette fois-ci, elle l'occupe seule pour la toute première fois. Si elle déchaîne toujours autant les passions, le temps où elle subissait les huées d'une partie de la salle en première partie de Julien Clerc semble bien loin! Le public français a fait du chemin...

Diane aussi a fait son chemin, son spectacle n'ayant cessé d'évoluer depuis Sans entr'acte pour atteindre une apothéose rock au Campus de Montréal et à l'Elysée Montmartre de Pigalle à la fin de l'année 77. L'une des clés de ce changement est sans aucun doute sa rupture avec François Cousineau, ayant ouvert la porte à l'arrivée d'un nouveau band qui donne enfin une pleine liberté à Diane. Sous la direction de Jimmy Tanaka, Marty Simon, Bob Cohen, Jeff Fischer et Claude Arsenault donnent vie au répertoire de Diane avec des arrangements plus punchés, plus inattendus, qui complètent mieux l'attitude d'une voix qui refuse de s'enfermer dans un cadre.

"Depuis que j'ai changé de musiciens, j'ai plus de fun. Je peux m'amuser avec mes musiciens. Comme dans "En écoutant Elton John", je "dialogue" avec les musiciens. Avant, je ne pouvais rien faire du genre." ("Diane!", Québec Rock, juillet-août 1978) Ce fameux dialogue est sans doute ce qui vaudra à Diane son surnom d'époque de "voix synthétiseur", tant la facilité avec laquelle elle peut jouer avec sa voix étonne et en met plein les oreilles.

Les incroyables chansons de Plamondon et Cousineau font déjà partie de la légende, et à cet immense répertoire viennent se greffer de nouvelles perles. En hommage à Elvis tout juste disparu, "Love Me Tender" prend au coeur et complète avec justesse la "Chanson pour Elvis". Une nouveauté de taille est présentée en première partie: "Les adieux d'un sex symbol", tirée de Starmania qui n'allait voir le jour que l'année suivante. C'est également les premières interprétations de Diane de la suite "Le monde est fou", dont "L'hymne à la beauté du monde" deviendra l'hymne de toute une carrière. Le tout défendu par une interprète puisant au plus profond de son être, avec toute sa vérité, pour faire vivre ses chansons. "Je chantais en québécois et ça c'était aussi une grande fierté (...) Chanter avec le tempérament que t'as chez vous, même ailleurs, c'est grandiose." (Folie Douce, Radio-Canada, 2003)


(Merci à Addict)
Déjà sous le charme des concerts donnés à l'Elysée-Montmartre, les critiques sont encore une fois dithyrambiques et ont des répercussions jusqu'au Québec où la presse ne manque pas de saluer l'énorme accomplissement de Diane en rapportant des citations des superbes papiers rédigés par les quotidiens parisiens. Le Monde, Le Quotidien de Paris, France-Soir, Le Parisien...Les éloges pleuvent et confirment que Diane Dufresne est partie pour la gloire. "Entrez dans son cirque et vous verrez un monstre sacré. Elle est une star. Une étoile, non pas fabriquée, mais spontanée, est née." ("Une tornade blanche et noire", Norbert Lemaire, L'Aurore, mars 1978) 

Un magnifique documentaire de François Reichenbach réalisé cette année-là nous permet, entre autres choses, de voir plusieurs extraits des spectacles, ainsi qu'un entretien avec Diane qui se livre sur l'expérience qu'elle est en train de vivre. Un incontournable, disponible sur le coffret "Diane Dufresne vous fait une scène", paru chez Imavision en 2004.


Cette série de concerts sera également gravée sur disque quelques mois plus tard. Un enregistrement exceptionnel, à tel point qu'on pourrait en oublier les versions studio. Pas étonnant que plusieurs chansons aient été préférées aux enregistrements originaux pour l'anthologie "Merci", tant elles font figure de versions définitives. "C'est un disque complètement différent de l'autre qui avait été enregistré à la Place des Arts il y a 2 ou 3 ans. C'est vraiment un disque "live", pas de "dubbing" en studio pour que ça sorte mieux...Non, j'ai tout laissé là tel quel. Donc ce qu'on entend, c'est comme ça s'est passé!" (Québec Rock, juillet-août 1978) Un album simple offrant une sélection de 8 enregistrements verra d'abord le jour. Puis, un double-album plus complet, "J'me sens ben", offrira la quasi-totalité des chansons interprétées sur scène. "Un double album frémissant de vie et de chaleur de la plus vivante des chanteuses francophones de ce temps. Diane du Québec heurte, choque, émeut, frappe et entraîne." (Lucien Rioux, Le Nouvel Observateur, 30 décembre 1978)

Hollywood Freak / Chanson pour Elvis / Love me tender / Mon p'tit boogie boogie / Les adieux d'un sex symbol / J'ai besoin d'un chum / Vingtième étage / Les hauts et les bas d'une hôtesse de l'air / La main de Dieu / Partir pour Acapulco / On tourne en rond / J'me sens ben / La chanteuse straight / Berceuse pour un homme / Actualités / En écoutant Elton John / Laissez passer les clowns

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